OUR IDENTITYS ARE SOMETHING MORE PRECIOUS THAN ANYTHING IN THE WHOLE WORLD ; EVEN THAN DIAMONDS AND GOLD

En étant espion, on s’habitue à ne pas perdre le numéro de nos ennemis ; car ils peuvent très vite devenir des alliés. Ce n’est pas comme l’amitié, l’espionnage ; non ; dans ce milieu la seule chose importante c’est l’ennemi commun. A partir de là, on pourrait même s’allier avec la Corée du Nord que ça ne ferait pas de différences. C’est pour ça, que quand j’ai recroisé Alec, aka Ivan ; qui aucun des deux ne doivent être sa réelle identité ; ça je le savais, je trouvais en lui un nouvel allié. Il ne pouvait pas se trouver là par hasard ; il était comme moi. C’est pour ça que j’avais eu du mal à le séduire ; mais au final on se ressemblait sur tellement de points qu’on s’était plus. Nous avions les mêmes réflexes d’espions ; on ne faisait confiance à personne, seulement à soi-même. Parce qu’on le sait, on le sent au fond de nos entrailles, en devenant espion ; on abandonne une vie humaine ; on se jette dans des immenses illusions qui ne s’arrêteront jamais, parce que c’est ce que notre vie est devenue ; nous devenons des pions sur grand échiquier, et on fait tout pour éviter de se faire manger. On a cet instinct d’auto-protection, et de tout faire pour protéger le citoyen bêta ; parce que pour une raison ou une autre, on a décidé de nous sacrifier pour eux. Alors, avec aucun autre but que celui de protéger des vies, on se dévoue avec acharnement à protéger celles qui pourraient toujours avoir un sens, une importance.

J’attendais Alec, ou n’importe quel nom qu’il avait vraiment ; je savais qu’il ne me le dévoilerait jamais, comme moi, jamais il ne découvrira une once de vérité sur mon passé. Là est notre seule faiblesse, en petit soldat que nous sommes ; le passé. L’homme arriva, j’observais ce physique qui fut mon amant pour un temps, je pris un malin plaisir à me rappeler de cette mission, qui était loin d’être sans risques ; les hommes et femmes de l’Est sont connus pour ne pas être doux ; puis je me rappelais comment on avait échappé à la mort de l’autre ; peut-être était-ce involontairement au final. Mais c’était contre le règlement, on ne pouvait pas s’attacher. Il arriva à mon niveau. « Comment ça va ? » Non, il n’allait pas répondre à cette question, je le savais, car je ne l’aurais pas fait à sa place. « Alors, du nouveau ? » Maintenant, j’avais son attention.

« Tu veux vraiment parler de banalité ? » me disait-il avec un air de dédain effroyable. Le pauvre, j’avais du vraiment le vexer en Bulgarie. Je voyais en lui qu’il ne m’offrait aucune confiance, au contraire, à la première occasion il n’hésiterait pas à me coller une balle entre les yeux. Le pire, dans tout ça, c’est que ça m’amusait. C’était la seule joie que m’offrait cette vie, le plaisir des paroles. « Oh, mais Ivan chéri, enlève moi cette rancune, elle n’a plus raison d’être. Ou devrais-je dire Alec, maintenant ? » L’hostilité était courante dans les peuples de l’Est, j’en voyais partout. Triste moi ; j’aimais sa nouvelle couverture. Je voyais mon ancien amant jouer avec des outils, se souiller dans l’odeur infâme des voitures. J’étais sûre qu’il détestait cette couverture, il devait probablement préférer le luxe qu’offrait les services secrets, comme la plupart de ceux qui choisissent ce genre de vie. Quelle tristesse, mais ça suffisait au plaisir des mes yeux. « Je pourrais te poser la même question. » Je réagissais avec un tic de langue, exprimant mon désaccord face à cette envie de m’étrangler, je voulais simplement m’ajouter un ami de luxe dans cette ville maussade. Il rajoutait « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Je le regardais, j’hésitais un moment, mais il était sûr qu’il ne me dirait rien tant qu’il n’aurait pas un jouet à mâcher. « Tu veux que je t’appelle comment ? Dis-moi ton vrai prénom, je te dirais le mien. » Disais-je, en reprenant l’accent de ma couverture que j’avais usé en Bulgarie, ce petit accent français ; oui, allez savoir pourquoi, les étrangers adorent qu’on leur présente des françaises ; leur réputation doive être à la hauteur au final. « Plus sincèrement, tu crois que je ne connais pas la raison de ta venue ici ? Voyons, ne me prends pas pour une amatrice ; au final, je t’ai survécu je te rappelle. » Je pris une pause, portant attention aux expressions du russe. Il semblait vraiment à deux doigts de m’étrangler, mais je savais me protéger, je n’avais pas une once de peur dans mes veines. « C’est l’Intersect qui nous amène ici tous les deux, arrêtons les jeux. Je n’aime pas ce pays, le plus vite je partirai, le plus vite tu ne me verras plus. Le MI6 en veut une copie. » Il semblait toujours incertain, probablement il pensait que j’étais une incapable et qu’il m’était impossible d’avoir plus d’informations que ça, j’en étais attristée. « Mon chéri, voyons. Ce n’est pas tout. Qu’est-ce que tu crois ! J’ai repéré quelques agents américains, probablement CIA ou NSA un peu partout dans la ville ; décidément ces amerlocks sont totalement terrorisés de peur qu'on leur vole leur petit logiciel infâme. Je m’en suis faite une liste, avec leurs couvertures ; tu pourrais m’aider, et je te la donnerai. C’est un deal ? » lui disais-je en offrant mon plus beau sourire.

« Oh, mais Ivan chéri, enlève moi cette rancune, elle n’a plus raison d’être. Ou devrais-je dire Alec, maintenant ? » Alec avait eu tellement de noms qu'il avait dû mal à tous s'en rappeler. S'il se rappelait d'Ivan c'est parce qu'il avait eu une relation particulière avec la jeune femme. En effet, elle l'avait séduit pour en savoir plus sur sa mission. Alec avait baissé sa garde rien qu'une fois et avait été déçu ce qui explique sa rancune avec Ainsley. Pourtant il l'avait épargné une chose qu'il commençait presque à regretter. Si elle était là ce n'était pas pour l'aider du moins c'est ce qu'il pensait. « Et toi Ainsley. On dirait presque une vraie américaine. » Lui répondit Alec d'un ton ironique. Il savait combien la jeune femme n'aimait pas ce pays tout simplement parce que Ainsley vient d’Angleterre et que c'est très différent. Chacun a une loyauté envers son pays d'origine. Il aimait beaucoup l'embêter et n'allait pas se gêner après tout c'est elle qui avait commencé à sortir les dossiers. « Tu veux que je t’appelle comment ? Dis-moi ton vrai prénom, je te dirais le mien. » Lui proposa la jeune femme avant voir Alec essayer de s'empêcher de rire. Le prenait-elle pour un débutant ? Alec s'était fait avoir une fois par Ainsley et pas deux. Il ne comptait jamais révélé sa véritable identité tout simplement pour protéger sa famille. A ses yeux c'est la seule chose importante. Alec serait prêt à tout pour eux même à y laisser sa vie. Alec n'allait donc pas se montrer honnête avec Ainsley qui en ferait de même avec lui. « Tu peux m'appeler comme tu veux , beauté. » Lui rétorqua Alec avant de lui faire un clin d’œil. Il aimait bien la taquiner c'était une sorte de jeu de séduction même si les deux préféreraient se pendre plutôt que de recoucher ensemble. Ainsley a beau être une femme très attirante Alec a déjà connu tout ce qu'il avait besoin de connaître sur elle. De plus il était assez rancunier et de son côté Ainsley avait trop de fierté. « Plus sincèrement, tu crois que je ne connais pas la raison de ta venue ici ? Voyons, ne me prends pas pour une amatrice ; au final, je t’ai survécu je te rappelle. » Lui demanda la jeune femme. Elle croyait réellement qu'il allait lui dire pourquoi il était ici. Pire elle clamait déjà le savoir. Si c'était le cas c'est parce qu'elle venait pour la même raison. Alec n'allait pas la laisser tout gâcher après tout sa carrière, sa vie est en jeu. Certes Alec l'avait épargné, mais il n'allait pas continuer si elle cherchait autant. « On peut remédier à ça si tu veux. » Lui rétorqua Alec. Bien sûr il ne ferait jamais cela devant les autres, mais il voulait lui montrer qu'il ne l'a craignait pas du tout. Alec se méfiait de plus en plus d'elle parce qu'il savait qu'elle n'était pas qu'une belle blonde, elle en avait dans la tête malheureusement pour lui. « C’est l’Intersect qui nous amène ici tous les deux, arrêtons les jeux. Je n’aime pas ce pays, le plus vite je partirai, le plus vite tu ne me verras plus. Le MI6 en veut une copie. » Lui avoua Ainsley. Il était très surpris qu'elle lui fasse ce genre de confidence. Alec ne savait donc pas ce qu'elle attendait de lui. Au lieu de lui répondre, d'essayer de nier il préférait ne rien dire. Ainsley allait sûrement continuer à parler et enfin lui dire ce qu'elle attend. Alec était impatient de savoir ses projets. La connaissant cela allait sûrement le concerner aussi. « Mon chéri, voyons. Ce n’est pas tout. Qu’est-ce que tu crois ! J’ai repéré quelques agents américains, probablement CIA ou NSA un peu partout dans la ville ; décidément ces amerlocks sont totalement terrorisés de peur qu'on leur vole leur petit logiciel infâme. Je m’en suis faite une liste, avec leurs couvertures ; tu pourrais m’aider, et je te la donnerai. C’est un deal ? » Lui demanda la jeune femme. Alec se mit à rire il ne pensait pas une seconde su le coup à faire un deal avec une telle femme. Seulement en réfléchissant Alec se dit qu'il aurait besoin d'aide, car comme elle l'a dit il y a plein d'agents américains. Alec ne savait vraiment pas quoi faire c'est pour cela qu'il lui demanda : « Tu attends quoi de moi exactement ? »

« On peut remédier à ça si tu veux. » Pourquoi aimait-il tant les menaces, je ne comprenais pas. Au fond, je trouvais ça plus mignon qu’autre chose. « Alec, je ne suis pas venue les mains vides, évitons ces menaces envoyées en l’air, et passons aux choses sérieuses, veux-tu. » Puis, après lui avoir tout déballé, je l’observais rire. Cela m’agaçait plus qu’autre chose, je n’étais pas venue jouer, j’étais venue accélérer les choses. Mais je savais qu’un problème allait se poser, même si on décidait de s’entre aider, comment pouvions-nous partager l’intersect, si nous réussissions notre but ? On pourrait le copier et en prendre chacun une copie, mais notre manque de confiance nous interdirait de faire une telle chose. Ici, il était question d’un niveau de perfidité infâme, tromper encore une fois l’autre pour parvenir à ses fins les plus indignes ; ni le SVR ni le MI6 accepterait de partager ce logiciel à la puissance inimaginable avec une autre agence. Tout le monde convoitait cet objet dans l’idée de le garder pour soi, si tout le monde le possédait cela ne deviendrait plus qu’inefficace, bref ce serait alors un travail inutile. « Tu attends quoi de moi exactement ? » Il me regardait, perplexe. Ce qui se passait dans ma tête se produisait sûrement dans la sienne, face à cet enjeu de taille, aucun de nous deux pouvait se permettre l’erreur. « J’attends de toi un coéquipier. » Allait-il encore me rire à la figure ? Probablement, je me rendis compte petit à petit que tout cela ne devait être qu’une erreur, comment pourrait-il m’offrir sa confiance ? Je cherchais, mais ne trouvais pas. J’étais face à un dilemme auquel aucune solution ne voulait s'ouvrir à moi, j’étais bloquée comme une débutante. « Ecoute, je comprendrais que tu refuses de m'accorder cette confiance encore une fois, mais entre nous, ne me dis pas que ce pays ne te donne pas envie de vomir ? Les steppes de ton pays, ne te manquent-ils pas, cette odeur de la neige tombant délicatement sur Saint-Pétersbourg, cette musique slave laissant les gens danser dans l'ivresse, cette nourriture. Personnellement, ici leur thé est infâme, les femmes sont vulgaires, l'odeur du fast food me répugne. Je veux rentrer. » J'étais honnête, plus je restais dans ce pays, plus je perdais un peu plus de moi-même, me laissant aller à un vide chaotique ; seule Bae me ramenait à ma raison, à ses côtés je me sentais à nouveau humaine. Le reste ne faisait qu'empirer les choses. « Comment puis-je te prouver que tout ça n'est que vérité, et que tu peux m'accorder ta confiance ? »