J’attendais, j’attendais, rien du tout. Cela faisait déjà deux semaines que j’avais rencontré ce mec, ce Dwight à la piscine. Il était en maillot de bain, j’étais en maillot de bain ; il était sexy, j’étais sexy et il a cédé. Il m’avait invité à sortir, un rancard. Et pour changer un peu j’avais décidé de dire oui. Parce que je suis une grosse insociable, celle qui rembarrer tous les mecs avec qui elle parle. Je ne sais même pas pourquoi j’ai dis oui, il semblait juste…différent. Ca m’a touché. Pourtant, je n’ai pas le droit de ressentir ce genre de sentiment lorsqu’on voit comment je gagne ma vie. Cétait très différent avec lui, j’avais envie de lui donner une chance comparé aux autres. Et résultat, il ne me rappelait plus. Le seul garçon avec lequel j’accepte de sortir un seul soir et il se la joue bad boy ?! Ca n’allait pas, j’allais exploser tellement j’étais furieuse. Le problème était que si je le rappelai alors ça prouverait qu’il me plait et il aurait gagné donc j’avais juste à attendre. Mais ma patience a des limites !

Comme ça, un matin, je débarque au Buy More, l’endroit où il travaille et je tape une crise de nerf. J’attire tous les regards sur moi mais cette fois-ci homme et femme. Je le repère facilement. Même camouflé par son petit uniforme vert et jaune, je le remarque. Je m’avance vers lui, mes pas se faisant entendre à travers le magasin. L’attention était portée sur moi et mon caractère impulsif. Il a même commencé à se cacher lorsqu’il a vu de quelle manière j’étais rentrée dans le magasin d’électroménager. Règle numéro un ; ne jamais mettre un assassin formé et surentraîné en colère, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. De plus, je n’étais pas la personne la plus prévisible qui existe bien au contraire. Une fois postée devant lui, on pouvait apercevoir la rage qui reflétait sur mon visage. Je le scrutai d’un regard profond et déstabilisant avant de commencer à parler d’une voix très forte. « Mais t’as cru tu étais qui, franchement ? » Disais-je en laissant des grognements s’échappés de temps en temps. J’attendais une réponse de sa part, une réponse construite sérieuse et crédible. « Peut-être que tu n’as jamais vu ça. Mais je ne suis pas le genre de fille avec lesquelles tu peux jouer sur leurs sentiments ! » J’étais énervée, remplie de haine, plus rien ne pouvait me calmer. Même un chat adorable qui me regarderait avec ses yeux doux m’inciterait à casser le crâne de Dwight et à finir par lui faire rentrer ses dents dans le mur !

J'étais au magasin depuis dix heures du matin, j'allais vendre encore des articles électroménagers, le truc super cool quoi. J'adorais être au contact des gens, mais faire la même chose toute la journée, c'était lourd à la fin. Bon, vous me direz que si je perce dans la musique, je ferais que de chanter à longueur de journée, et ça reviendrait au même. Moi, je trouve pas. La musique, c'est ma passion, ma vie, c'est ce qui me construit et donc, je ne pourrais jamais m'ennuyer avec cela. Enfin bref, j'étais tranquillement en train de ranger des petits articles dans les rayons lorsque j'entendis du bruit vers l'entrée. Tournant ma tête, je vis une femme en pleine crise de nerfs. Dès qu'elle me vit, elle se dirigeait vers moi. Je l'avais reconnu, c'était Dylan, la maître nageuse de la piscine. Je l'avais draguer, et proposer un rancard. Elle m'avait donné son numéro, et je ne l'avais jamais rappelé. Pourquoi ? En réalité, j'en avais aucune idée. Je ne sais pas, elle était grave charmante et elle m'attirait, mais je me rappelai plus pourquoi je ne l'avais pas rappelé. J'avais tenté de me cacher, mais elle s'était postée devant moi. Elle m’enchaînait, et moi, je ne savais pas trop quoi faire. Il fallait aller à l'improvisation.

« Ah... Euh... Mais... En fait... AH OUI ! C'est la règle des trois semaines, tu connais pas ? Jamais rappeler une fille avant trois semaine, c'est pour voir si tu te souviens toujours de moi... Là, je vois bien que oui ! », avais-je répondu. Quelle idée de mentir, mais n'importe quel bon homme savait mentir comme il respirait, et j'en faisais parti de ces hommes là. D'ailleurs, comment savait-elle que je travaillais à Buy More ? Je ne lui avais pourtant pas dit où je travaillais juste que j'étais un vendeur...

Dieu, Marie, Jésus, Joseph. Retenez-moi avant que je ne casse la gueule à cet abruti. Non seulement il ne m’a jamais rappelé mais en plus il osait inventer un mensonge des plus pathétiques. Je le voyais au ton qu’il employait ; il balbutiait. Ca s’entendait très facilement, il hésitait et lorsqu’on se mélange dans ses mots c’est qu’on ne sait pas quoi dire. Vieille excuse toute pourrie, j’avais le choix entre lui tirer une balle dans la tête, là maintenant, mon arme rentrée dans mon pantalon derrière mon dos et sous mon tee-shirt me titillait vraiment. Ou bien le poignarder discrètement avec une petite lame tranchante coincée dans ma ceinture ; facilement retirable, simple à manipuler et surtout très discret. Il s’étalerait par terre, du sang gisant de sa poitrine et je serais déjà loin. Mais je ne pouvais pas. Non seulement ça compromettrait ma couverture mais avais-je pensé à Sam ? Le gouvernement me retirerait sa garde, je ne serais plus sa gardienne si on apprenait que j’avais assassiné quelqu’un publiquement à son lieu de travail.

Je respirai calmement tandis qu’il continuait de déblatérer son mensonge à deux balles. « Ah... Euh... Mais... En fait... AH OUI ! C'est la règle des trois semaines, tu connais pas ? Jamais rappeler une fille avant trois semaine, c'est pour voir si tu te souviens toujours de moi... Là, je vois bien que oui ! » répondait-il alors que je venais à peine de commencer à lui passer un savon. J’inspirai profondément et tentai de ne pas partir en cacahuète mais il fallait avouer que si nous étions dans une ruelle paumée, il serait déjà mort. Le seul gars avec lequel j’accepte de sortir et il me pose un lapin. Ca n’allait pas, je me perdais en chemin. Je ne pouvais même pas me permettre de lui mettre une simple gifle. Alors je préférai parler calmement et à voix basse pour que le monde autour de nous cessent de nous regarder comme des animaux en cage dans un zoo. « Excuse-moi de m’être emporter aussi facilement mais j’ai tendance à être susceptible. » Mensonge. Quoique un peu de vérité. « Je pensai qu’on avait vraiment accroché à la piscine donc je me demandai pourquoi tu prenais autant de temps pour me rappeler. » Mensonge à nouveau. Voilà ce qu’était qu’un véritable mensonge. Pour savoir mentir, il faut garder le contrôle de soi. Tout dans l’attitude nous dénonce lorsqu’on ment c’est pour ça qu’on doit avoir l’air le plus naturel possible. Puis, je dois avouer que j’avais des années d’expériences. Je lui servis un sourire sincère qui pourtant ne l’était pas et je penchai la tête en le regardant pour essayer de me faire pardonner. Tout ça pour éviter de céder à mes pulsions. Dans tout ce que je venais de dire il y avait une chose de vrai : j’étais vraiment attirée par lui.

Mensonge réussi ? Je l'espérais, d'habitude ça marchait assez souvent lorsque je sortais cette connerie. Et là, j'espérais qu'elle marche encore, cela faisait bien longtemps que je ne l'avais pas exploité. Les gens qui étaient dans le magasin avaient leur regard fixé sur nous deux, on aurait dit un vrai petit couple, ce qu'on n'était pas. Je la regardais, tentant de sourire légèrement. Finalement, mon mensonge avait parfaitement bien réussi puisqu'elle s'excusait de s'être énervé en disant qu'elle était susceptible. Je souriais encore plus, plus heureux que mon mensonge ait marché que le fait qu'elle me pardonne. Elle rajoutait qu'elle se demandait pourquoi je ne l'avais pas rappelé alors qu'elle pensait que l'on avait bien accroché à la piscine... Cela n'était pas faux, elle m'attirait et j'avais bien accroché à elle. De toute façon, maintenant, j'étais obligé de la rappeler. « Non, c'ma faute. J'aurais t'appeler plutôt, j'ai bien accroché sur toi... », disais-je, en passant ma main sur mes cheveux. J'étais également un peu gêné de la retrouver ici à mon lieu de travail, je regardais mon supérieur et l'heure. Heureusement, c'était l'heure de ma pause et je pouvais discuter tranquillement avec la demoiselle. Je la pris par le bras et l'amena un peu plus loin dans le fond du magasin. « Ça me surprend un peu d'te voir ici, quand même. Je t'avais pas dit que je travaillais à Buy More.. », disais-je.

Ma mémoire flanchait quelques fois, mais sur cela, j'étais quasiment sur de m'en souvenir. En fait, elle était magnifique en plus d'être charmante. Et, quand elle s'énervait, elle était mignonne. « Tu sais quoi ? Je vais me rattraper. Que dis-tu de manger un bout ce soir et d'aller au cinéma après ? », lui demandais-je gentiment. En gros, j'allais dépenser ma tune pour une fille. Parce que fallait que je me fasse pardonner donc pour cela : payer la note du restaurant et l'entrée au cinéma enfin c'était si elle acceptait ma proposition. J'aurais du plutôt réfléchir à la proposition avant de la proposer... Quel imbécile, je pouvais faire !

J’avais réussi à me calmer. Un peu moins énervée qu’il y a dix minutes, je tentais de garder calme pour ne pas lui en mettre une. C’était assez effrayant n’empêche : un moment on me voit au bord de la crise de nerf, prête à exploser, et l’instant d’après je suis zen comme si rien ne s’était passé. Comme quoi, les entraînements intensifs imposés par la NSA nous servent dans la vie. J’étais entrain de lui parler calmement. J’essayée de m’expliquer et vu que ce gars était un abruti, il me croyait. Voilà ce qu’était un mensonge : une phrase que l’on prononce qui n’a aucun sens dans son contexte original mais qui passe crème. Je m’étais excusée, excuse qu’il avait totalement gobé et il s’en voulait. Ce petit accrochage me rappel à quel point j’étais douée dans le temps pour me servir des gens. Maintenant il s’excusait lui aussi, pourtant il n’avait pas l’air d’être un gars qui capitule facilement. « Non, c'ma faute. J'aurais t'appeler plutôt, j'ai bien accroché sur toi... » me répondit-t-il d’une voix suave, douce. Il ne manquerait plus qu’il me propose un vrai rancard cette fois-ci pour qu’il puisse se faire pardonner. Juste après, il me prit par le bras. Et c’est dans ces moments que je me dis pourquoi je ne lui ai pas fait une prise de karaté, histoire de bien lui casser la colonne vertébrale comme vengeance. Nan ce n’était pas bien, il fallait que je cesse d’être sadique. Il m’avait oublié puis essayé de se faire pardonner tandis que je ne pensais qu’aux choses horribles et tortures que j’allais lui faire subir.

En m’attrapant le bras, il m’obligea à marcher jusqu’à un endroit moins fréquenter. Puis il recommença à parler. Décidément celui-là… « Ça me surprend un peu d'te voir ici, quand même. Je t'avais pas dit que je travaillais à Buy More.. » Ah la gaffe ! J’étais fichue, ma couverture était compromise. Et c’est là que j’ai recommencé à sortir un mensonge bien perfectionné par mes soins. « A vrai dire, je passe souvent ici pour voir un ami et je t’avais déjà repérer avant qu’on ne se rencontre. » J’étais très mal à l’aise. Je savais bien mentir mais ça ne voulait pas dire que j’aimais le faire. Voyant un peu que je dérapais, le poseur de lapin changea de sujet. « Tu sais quoi ? Je vais me rattraper. Que dis-tu de manger un bout ce soir et d'aller au cinéma après ? » Non ! Il rêvait lui ! Et puis quoi encore ? Après on se ferait une balade en calèche ? Hors-de-question ! Il me fallait à nouveau une excuse pour refuser. « Hm.. A vrai dire ce soir je suis prise. Mon frère débarque de Washington pour ses fiançailles et ça serait mal poli de ma part de ne pas aller faire un saut chez lui pour rencontrer sa fiancée. » Là, c’était évident que je ne voulais pas sortir avec lui, je m’en rend compte. Ca faisait six ans que je n’avais pas parlé à mon frère mais je l’utilisais souvent comme couverture parce qu’il était le seul à me protéger comme personne. Avec un sourire désolé, j’hochais verticalement la tête en signe de refus. « Mais on peut toujours se faire un ciné un de ces quatre ? Pourquoi pas mardi ? » enchainais-je après avoir vu la tête d’enterrement qu’il avait fait. En réalité, je n’étais pas prête de lui redonner une seconde chance de si tôt. Il me plaisait beaucoup mais il m’avait dégouté. « Ou au pire on pourrait aller à la plage ce week-end si ça te tente ? » C’est nul comme rancard ça, mais avec mon sublime corps de rêve j’étais sûre qu’il allait se montrer. A vrai dire, je ne voulais pas sortir avec lui mais il fallait bien commencer par quelque part si je voulais que ça se termine vite.

Je l'avais amené dans un petit coin du magasin peu fréquenté par le personnel, comme cela nous étions au calme pour discuter tranquillement durant ma pause. Je lui avais dit que je ne me rappelais pas lui avoir dire que je travaillais ici, et elle semblait mal à l'aise, me disant qu'elle m'avait déjà vu ici en tant que vendeur lorsqu'elle passait voir un ami à elle. J'avais un peu de mal à la croire cette fois-ci, mais je préférais ne pas y prêter attention si elle souhaitait ne pas me dire la vérité, c'était son choix et je ne pouvais pas y faire autrement. Finalement, je lui avais proposé de manger un bout ce soir et d'aller au cinéma par la suite. Je voulais me faire pardonner et je n'avais trouvé que cela comme moyen. Elle avait refusé. Elle m'expliquait que son frère était venu de Washington pour ses fiançailles alors je comprenais le fait qu'elle refuse de me voir. Malgré cela, j'étais déçu, je pensais l’intéresser et que l'on allait se voir pour cette soirée, mais ce n'était pas le cas. « Ah.. je comprends, c'est normal », répondis-je, la famille avant tout.

A son tour, elle me proposait d'aller au cinéma mardi et rajouta même que l'on pouvait aller à la plage ce week-end. Il fallait réfléchir : cinéma, j'avais plus de chance pour la draguer. A la plage, je pouvais la draguer et même voir son corps de rêves que j'avais pu voir à la piscine. Le choix était dur, j'étais face à un terrible dilemne. Au pire, je pouvais choisir les deux. Plage le weekend et cinéma, mardi, c'était parfait comme plan, ça ? « Pourquoi pas les deux ? Enfin, après si tu n'es pas d'accord... Let's go pour la plage, il fait beau temps. », déclarais-je, en passant ma main dans mes cheveux blonds. Je la voulais, et j'allais l'avoir.

Il m’avait cru. Quel pigeon… J’acquiesçais lentement la tête pour montrer que j’étais désolée tandis qu’il me croyait autant. A vrai dire, ça faisait près de six ans environs que je n’avais pas vus mon frère ; je ne savais pas s’il était encore en vie, mariée ou si même il était paralysé à vie à cause du gouvernement français qui l’aurait torturé à mon propos. Mais à vrai dire, je m’en fichais. Il m’avait abandonné quand j’avais le plus besoin de lui, maintenant c’était son problème, pour moi il n’était qu’un dommage collatéraux dans mon immigration américaine. L’important était que Dwight croyait dur comme fer dans mon mensonge. Pauvre petit. Il ne méritait pas forcément ça mais être avec une espionne n’était pas toujours aussi facile.

Il voulait se faire pardonner avec un ciné mais j’ai refusé. Hého ! Il ne faut pas se foutre de la gueule du monde quand même. Je lui avais sortie l’excuse bidon du frère qui est de retour et il y avait cru. Alors je lui proposais de remettre ça à plus tard. Mardi un ciné et ce week-end la plage. A lui de choisir, j’espérais involontairement qu’il allait reporter lui aussi. Il ne faut pas pousser le bouchon trop loin non plus. Du coup, il n’arrivait pas à se décider. « Pourquoi pas les deux ? Enfin, après si tu n'es pas d'accord... Let's go pour la plage, il fait beau temps. » Pourquoi pas, oui. On connait l’emploi du temps d’espion, je reçois un coup de téléphone et ça se peut je ne reviens jamais. Mais qui ne tente rien n’a rien comme on dit si bien. Je me forçais à esquisser un sourire chaleureux sincère en acquiesçant d’un hochement de tête. « Bien sûr ! On fait comme ça alors ? » lui demandais-je, toujours avec ce sourire hypocrite sur les lèvres. « Et t’as intérêt à ne pas me poser de lapin cette fois-ci. » ajoutais-je avec un clin d’œil comme si je le taquiner. J’étais pourtant plus que sérieuse, un nouveau lapin et il ne reverrait plus jamais la lumière du jour.

Spoiler:

Cinéma et plage. Les deux trucs qu'un réel dragueur kifferait avoir, et je l'avais. Il fallait devoir que je retravaille mes séances de drague. Elle n'avait pas l'air d'être une fille facile, je m'en rendais compte à sa manière de parler, de regarder. J'allais avoir une proie difficile, il fallait donc j'exerce mes talents afin de voir si j'avais perdu mes beaux talents. Je regardais l'heure, il me restait encore une bonne quinzaine de minutes avant de reprendre le boulot, j'avais du temps devant moi même si je ne voulais pas déranger cette demoiselle, peut-être avait-elle d'autres choses à faire, que sais-je ? Je n'allais pas mentir, j'étais toujours déçu qu'elle ait refusé ma proposition pour ce soir, mais je n'y pouvais rien. Maudit frère, soit-il. « Ai-je oublié de dire que tu étais ravissante aujourd'hui ? », lui déclarais-je, avec un petite sourire aux lèvres. La carte du dragueur, elle marchait à tous les coups pour tous types de femmes : elles aimaient qu'on les complimente. Si je pouvais, je deviendrais le nouveau Hitch, expert en séduction : bye bye, Will Smith. Hello, Dwight Philipps.

Je la regardais, puis elle me précisa de ne pas lui poser un lapin. Je riais alors doucement, lui répondant : « Non ! Pas de lapin, je serais là comme on a dit ce week end et mardi. On va s'amuser, et puis je reverrais ton petit corps comme à la piscine », disais-je en rigolant. Oui, oui, c'était de la plaisanterie : ne voyez aucun esprit pervers, bien que j'allais quand même me rincer l'oeil à la plage.

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« Ai-je oublié de dire que tu étais ravissante aujourd'hui ? » Essayait-il de me draguer ? Il avait déjà perdu toute crédibilité, jouer son jeu ne me servirait à rien. Il me complimentait cette fois-ci, mais je ne marchais pas. Je ne suis pas née de la dernière pluie pour succomber à un coup aussi minable, pathétique. Le genre de phrase toute faite qu’on apprend en primaire. Je n’allais pas lui dire, mais j’allais lui montrer. Je passais une mèche de cheveu derrière mon oreille en baissant la tête pour montrer que j’étais gênée avec un petit sourire mal à l’aise en coin. Puis je remontais doucement mon regard vers le sien en lui répondant sur une voix basse. « Merci... Mais je crois que je vais y aller… » Je ne suis pas le genre de fille que l’on séduit aussi facilement. Je suis plus compliquée que j’en avais l’air et il ne s’en rendait pas compte. On n’atteint pas ma carapace avec une belle petite réplique que l’on a déjà ressortit à des millions de filles et qui a fait que l’une d’entre elles s’est retrouvée réveiller dans son lit. Non. Je suis un casse-tête chinois, un rubik’s cube humain.

Je devais m’assurer que cette fois-ci il viendrait donc je prenais mes dispositions. J’allais venir armée de toute façon, vaut mieux pour vous de ne pas savoir comment... « Non ! Pas de lapin, je serais là comme on a dit ce week end et mardi. On va s'amuser, et puis je reverrais ton petit corps comme à la piscine » C’était confirmé. Il ne venait pas et il se retrouverait mystérieusement égorgé le lendemain. Je dis ça, je ne dis rien ! A la piscine, le règlement m’obligeait à rester en maillot uni-pièce tandis qu’à la plage j’étais souvent en bikini mais pour cacher mes désagréables cicatrices je mettais un short de bain ; ce qui me rendait encore plus sexy. « Hm..Oui. Tu vas pouvoir me passer de la crème solaire sur le dos. » Clin d’œil. Je ne pense pas qu’il allait résister à mon sublime charme féminin lorsqu’il serait à la plage avec moi. « Et puis, on va voir quoi comme film ? » Autant dire de suite que la technique du film d’horreur ne marchait pas non plus. Les films d’horreurs, c’était moi qui les jouait tous les jours lorsque j’étais en mission donc je n’avais pas peur puis même si j’étais effrayée je n’aurais jamais sauté dans ses bras en pleurnichant. Je me connais, lui non.

Ma tête ressemblait à une pierre tombale à sa réponse. Je ne m'y étais pas réellement attendu. Je lui avais fait un compliment, et elle m'avait remercié en rajoutant qu'elle allait partir. Shit ! J'aurais certainement pas du la complimenter, c'était la première fille que je croisais qui n'aimaient guère les compliments et là, je me sentais plutôt mal à l'aise, complètement gêné. Je devais l'embêter ou même la saouler plus que autre chose... Avais-je décidément perdu toutes mes qualités de dragueur ? Non, ce n'était pas possible. Elle était simplement difficile à gérer, mais je n'avais pas dit mon dernier mot. J'allais jouer toute mes cartes à nos deux futures prochaines sorties. J'allais la laisser partir avant de lui dire que je n'allais pas lui mettre de lapin cette fois ci, avec un petit sourire. Je rougis légèrement - mais ça ne se voyait pas , j'étais noir - lorsqu'elle me dit que j'allais passer de la crème dans son dos. En plus de voir son corps de rêves, j'allais pouvoir masser et toucher celui-ci.

Elle me demandait finalement que genre de film on allait voir. Film romantique ? Non, j'allais passer pour un stupide imbécile. Film d'horreur ? Trop cliché et puis j'assumais jamais les films d'horreur, j'en avais peur de fou. Ils restaient plus le comique et l'action. Le choix étaient difficile, je la regardais. « 21, jump street ou Men in Black. Ces deux films ont l'air pas mal, je te laisse faire ton choix. Peut-être tu voulais plus voir des films d'horreus ou romantique, mais ces types de film, ce n'est pas trop mon genre », répondis-je, en passant ma main dans mes cheveux blonds à nouveau.

« 21, jump street ou Men in Black. Ces deux films ont l'air pas mal, je te laisse faire ton choix. Peut-être tu voulais plus voir des films d'horreus ou romantique, mais ces types de film, ce n'est pas trop mon genre » Non seulement il choisissait des films de merde mais en plus c’est des films que j’avais déjà vu. Je ne savais pas quoi répondre : à vrai dire j’étais plus gênée qu’autre chose. Comment dire à un gars avec qui on prévoit de sortir que les films qu’il choisit sont très ratés. La plupart des films comiques sont soit pas drôle, soit mal joués et pour les films d’actions, les effets spéciaux étaient souvent ratés et ça se cramait. J’étais néanmoins ravie qu’il n’aime pas les films d’actions ou les films romantiques, j’avoue que ce n’est pas ma tasse de thé. J’avais plus qu’à attendre le prochain festival de Cannes. Enfin de compte, la seule chose intéressante au cinéma était la pub et le popcorn si on regardait bien. J’esquissais un sourire et passant une de mes mèches de cheveux derrière mes oreilles. « Finalement, le cinéma n’est peut-être pas une bonne idée. Je ne veux pas voir des films nuls, tu vois ? » lui demandais-je en balbutiant légèrement, je jouais la comédie. Peut-être que si je n’avais pas été recruté par un agent de la NSA, j’aurais pu devenir actrice, qui sait. « Et puis, en y réfléchissant, au cinéma on aura aucun moyen de mieux faire connaissance. » surenchérissais-je en croisant les bras. Comment faire pour trouver une excuse bidon et ne pas le vexer d’avantage ?

C’était bien beau de parler avec lui, mais sa pause était terminée et j’avais une mission à préparer. « Je vais…te laisser ? A moins que tu n’ais du temps devant toi ? » demandais-je d’un ton presque innocent en lui souriant. Travailler chez Buy More ne demandait pas beaucoup d’efforts, les employés avaient justement l’habitude de glander là-bas. Ils en étaient devenus maître de cet art. Je savais que partir n’allait pas lui plaire, mais j’avais des choses à faire. A vrai dire, j’étais venue ici seulement pour le tuer mais vu que ça ne s’est pas fait… Maintenant je ne pouvais pas lui prendre tout son temps libre aussi, il avait sans doute des choses à faire. Enfin, c’était ce que j’essayais de me convaincre fortement. « Donc, du coup la plage samedi ? » Il n’avait pas l’air de vouloir que je parte, mais je n’avais pas vraiment le choix. « Au pire, on s’appelle. » suggérais-je. Quelle brillante idée ! Grâce à Steve Jobs, tous le monde avait des iPhone avec des applications totalement inutiles. Pourquoi on ne se servirait pas de celle qu’on utilise pour téléphoner avec quelqu’un d’autre ? Bref. Cette fois-ci, il avait intérêt à me rappeler ou je le tuerai vraiment.

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Elle me faisait clairement comprendre que le choix des films que j'avais fait était nul... Un recal de plus, dirait-on. J'avais réellement l'impression que mes techniques de drague et ce que je disais ne marchait pas avec elle. La jouer naturel serait peut-être le mieux ? Je n'en savais rien, mais elle m'avait trouvé une belle excuse. Le cinéma n'était pas le meilleur moyen pour faire plus ample connaissance, je soupirais mentalement. D'un côté elle avait raison, même si je savais qu'il s'agissait d'une véritable excuse, j'allais faire comme si je la croyais. « Mouais, t'as raison. », disais-je simplement. Je tentais de la faire croire que je la croyais, mais bon la déception était beaucoup plus présente dans ma phrase. Oh bon Dieu, rendez-moi mes pouvoirs de séduction ! Elle voulait partir. Déjà. Je l'avais saoulé. Le monde s'écroulait autour de moi. Bon j'arrête, je blaguais. Je jetais un coup d'oeil vers le bureau du boss. Il me regardait méchamment, ma tête se tournait vers l'horloge. Il ne me restait plus beaucoup de temps.

Cinéma annulé, il ne restait plus que la plage. Enfin si elle n'annulait pas aujourd'hui ou dans les jours qui allaient venir. J’acquiesçai d'un simple signe de la tête pour lui dire que c'était ok pour la plage samedi. Bah, le week end c'était bientôt... Dans deux jours. Elle avait donc deux jours pour annuler le rendez-vous, ce que j'espérais qu'elle ne fasse pas. Je fis un sourire lorsqu'elle me suggéra que l'on s’appelle. Cela me rappelait le nombre d'heures que je passais au téléphone avec des filles à l'époque. « Je t’appelle demain pour confirmer, normalement, c'est bon. », lui répondis-je, je tentais de faire le mec désiré, ça marchait plutôt bien ça.

Il était déçu ? Ca ne m’étonnait pas. J’ai l’habitude de toujours décevoir les gens que je côtoie c’est pour ça qu’il y en a de moins en moins. Un de plus ou un de moins, je ne voyais pas la différence. Tout ce que je savais sur lui c’est qu’il était déçu qu’on ne puisse pas aller au cinéma parce que je ne voulais pas voir des films 100% mecs. Il avait compris, je le savais à son « Mouais, t'as raison. » qui n’était pas très convaincant pour moi. Tout était dans le timbre de sa voix. Ensuite il jeta un coup d’œil au bureau du directeur. Morgan Grimes n’était pas le patron le plus stricte qui existe et encore moins un très bon agent, c'était le plus bidon d'ailleurs. C’était le roi de la glande et ça m’étonné qu’il regardait Dwight comme ça. Ce Buy More devenait vraiment flippant, il manquerait plus que les Jeffster deviennent des dealers de drogue recherchés par le FBI. Je savais que Dwight pouvait rester en pause aussi longtemps qu’il le voulait mais je préférai jouer le jeu. « Je t’ai déjà pris toute ta pause, t’as peut-être des choses à faire. » Oh God ! Comme c’était dur d’essayer de se faufiler et enfin se barrer de cet endroit plus que flippant. « Je t’appelle demain pour confirmer, normalement, c'est bon. » Super ! Maintenant qu’on était d’accord, je pouvais partir ? J’avais l’impression qu’il usait de tous ses charmes pour que je puisse rester et j’admets ne pas être totalement insensible là-dessus. De toute façon, lorsqu’il m’appellera je lui répondrai que oui on se verra à la plage et comme par hasard, je me serais trompé de côté. Enfin, je dis ça mais je ne dis rien. Je lui renverrais l’ascenseur. Le poseur de lapin se fera fait poser un lapin. Quel jeu de mot ! Donc oui, il pouvait m’appeler autant de fois qu’il voudra, je ne viendrais pas à son rendez-vous pour qu’on soit enfin quitte. « D’accord. » Je lui embrassai la joue et je suis sortie du magasin. De toute façon, je n’allais pas tarder à y revenir pour retourner au château mais il devait croire que j’étais partie. Je lui fis un signe avant de partir en guise d’au revoir et je suis rentrée chez moi. Je suis tout de même sadique, non ?

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